LA PLACE DE L’ARGENT EN PSYCHANALYSE
BOUBLI JANNICK
Freud associe l'argent au stade anal qui est une phase du développement psychoaffectif de l'enfant. Autrement dit, le "boudin fécal" détachable du corps de l'enfant représente sa première monnaie d'échange. Soit l'enfant fait plaisir à sa mère, à l'endroit prévu à cet effet, en un temps raisonnable, soit il se protège du danger fantasmé d'être vidé de sa substance en se retenant (rétention/avarice).
L'argent en psychanalyse tient une place symbolique.
Monnaie d'échange et de communication, l'argent deviendra le moyen de passer contrat, le moyen de gérer et d'échanger avec l'autre différent.
ACCEPTER LE PRIX FIXE, NON NÉGOCIABLE D'UN OBJET OU D'UNE PRESTATION, C'EST ACCEPTER QUE LES AUTRES NE SONT PAS RÉGIS PAR NOS PROPRES DÉSIRS.
LE PAIEMENT DU PATIENT, UN ACTE SYMBOLIQUE
BOUBLI JANNICK
Chaque consultation "coûte" à un patient financièrement autonome.
Accepter ce paiement est directement lié à l'estime de soi. Est-ce que mon "mieux être" le vaut bien ? Est-ce que je le vaux bien ?
Ce paiement direct au psychologue engage le patient dans sa non-redevabilité envers son thérapeute. Le patient sera de ce fait moins tenté de considérer son psy comme un être charitable et aimant et de se considérer comme un "assisté" (relation mère/enfant).
L’ARGENT : UN ACCORD MORAL
Entre le psychologue et son patient, un accord se met en place sur le travail à accomplir, les dates et les heures des séances. Le thérapeute va aider son patient pour un “mieux être” par lui-même et pour lui-même, en échanges d'honoraires.
Ce paiement favorise le travail personnel du patient et l'aide à acquérir un bien-être psychique pérenne. Ce paiement devient un acte évident de respect envers les usagers et vécu comme tel par ces derniers.
Payer son psychologue confronte le patient à ses responsabilités afin d'apprendre à les assumer comme un citoyen adulte dans la société.
PAYER SON PSY
C’est mettre à l’épreuve son désir et sa motivation pour un “mieux être”
Cet acte de "payer" est un point fondamental du processus thérapeutique. Il est générateur d’un renforcement positif chez le patient, du respect qu’il a de sa personne, de sa parole, de ses actes. Le patient tend ainsi vers une maturité psychologique d'adulte sain et équilibré. C'est un acte réel d'indépendance, il constitue une prise de responsabilité du sujet.